MISSION INTERNATIONALE
POUR METTRE EN LUMIÉRE LA SITUATION HUMANITAIRE
DES RÉFUGIÉS PALESTINIENS.
Une mission internationale composée de représentants
du Canada, de l'Égypte, de l'Union européenne,
du Japon et des Pays-Bas a visité cinq camps
palestiniens au Liban du 19 au 23 mai. Dans le cadre
de ce programme intensif de visites, les participants
ont inspecté les lieux, noté les problèmes
les plus graves, rencontré les autorités
libanaises et des officiels de l'UNRWA, et eu des
discussions approfondies sur divers sujets avec un
grand nombre de réfugiés palestiniens
et de leurs représentants.
La mission avait un caractère essentiellement
humanitaire. Elle avait pour but de discuter avec
le gouvernement libanais des moyens les plus appropriés
de s'attaquer aux problèmes socio-économiques
et humanitaires des réfugiés palestiniens
au Liban, d'évaluer et de cerner leurs besoins.
Elle visait aussi à poursuivre le dialogue
avec les réfugiés au Liban. Les membres
de la délégation ont proposé
d'être, dans le monde, le porte-voix
de la situation des réfugiés palestiniens
au Liban, et de mettre en lumière leur situation
humanitaire de faon à accroître
l'aide internationale.
En plus du premier ministre Hariri, la mission a
rencontré des représentants du ministère
des Affaires étrangères et du ministère
de l'Intérieur du Liban. Elle a remercié
le gouvernement libanais d'avoir accepté cette
mission, ce qui a été peru comme
une manifestation de l'intérêt libanais
pour les conditions humanitaires des réfugiés
palestiniens et un reflet de son désir de maintenir
son engagement à cet égard avec les
autres pays intéressés.
La délégation a visité cinq
camps palestiniens, Bourj al Brajneh à Beyrouth,
Ain el Helwe et Rashidieh au Sud du Liban, Nahr al
Bared et Beddaoui dans la région de Tripoli.
Ces camps ont été choisis de faon
à permettre à la délégation
de visiter un échantillon représentatif
de camps et à lui présenter une variété
de conditions. La délégation a été
informée, entre autres par UNRWA, de la situation
dans les autres camps.
Dans la plupart des endroits visités, la délégation
a rencontré les comités populaires et
d'autres personnes concernées par la situation
des camps. Les membres de la délégation
ont aussi rencontré à Beyrouth divers
experts, penseurs et intellectuels palestiniens et
libanais, ce qui leur a permis de dégager une
image claire de la nature du problème et du
défi.
Dans les camps, la délégation a vu
plusieurs genres de services déjà offerts
et constaté les besoins existants : cliniques
et écoles UNRWA modernes, établissements
devant être remplacés ou rénovés
et besoins criants d'installations ou de matériel.
La délégation a été profondément
préoccupée de voir des égouts
à ciel ouvert sillonner des zones habitées
sombres et surpeuplées où des familles
vivent à raison de 12 personnes et plus
par chambre. Les conditions des personnes déplacées
dans les camps et aux abords de ceux-ci étaient
particulièrement choquantes. Les membres de
la délégation ont appris que les conditions
de vie urbaine dans ces communautés entassées
présentent des dangers réels pour la
santé des réfugiés et, dans certains
cas, pour la population libanaise avoisinante. Ils
ont visité le centre de formation professionnelle
UNRWA de Siblin. Là et ailleurs, on leur a
expliqué les besoins en matière d'éducation.
Dans tous les camps visités, le chômage
et l'absence de revenu étaient un grand sujet
de préoccupation.
L'équipe en visite a été informée
des projets en voie de construction ou prévus
par des donateurs, projets en vertu desquels la communauté
internationale a donné suite aux recommandations
de missions antérieures. Mentionnons le projet
de l'UE d'amélioration de l'alimentation
en eau potable et des réseaux d'égout
dans huit camps allant de Rashidieh au Sud, à
Nahr al Bared au Nord, projet parrainé par
le Canada pour la remise en état d'abris
pour 50 familles de réfugiés déplacées
dans le camp de Beddaouli, et un engagement japonais
pris à l'égard d'une école
secondaire à Ain al-Helwe.
Tout en constatant l'utilité de tels
projets, l'équipe a été
informée du besoin urgent et prioritaire d'atténuer
les problèmes socio-économiques et humanitaires
des réfugiés palestiniens. Les abris,
l'hospitalisation, le chômage et l'éducation
ont été le plus fréquemment mentionnés.
Lors de leurs rencontres avec les réfugiés
palestiniens, les cinq représentants ont discuté
non seulement des problèmes socio-économiques
et humanitaires dans les camps mais aussi du problème
même des réfugiés. La délégation
a été informée de l'importance
capitale qu'accordent les Palestiniens au droit
de retour, et à une solution politique fondée
sur les résolutions des Nations unies. L'équipe
a aussi entendu plusieurs points de vue sur le processus
de paix.
Elle a rassuré les réfugiés palestiniens
de l'appui continu de la communauté
internationale envers une solution négociée,
et de la certitude qu'aucune solution ne peut être
durable si elle ne résout pas le problème
des réfugiés. En même temps, les
Palestiniens ont déclaré que l'amélioration
de leurs conditions de vie au Liban n'était
pas un substitut pour leur patrie. Les membres de
la délégation partageaient leur avis
sur ce point.
L'équipe a aussi rencontré les représentants
de l'UNRWA qu'elle a remerciés de la
collaboration dont ils ont fait preuve dans l'organisation
des visites des camps. Les représentants de
l'UNRWA l'ont accompagnée dans les camps,
lui ont expliqué les besoins et ont attiré
son attention sur les problèmes ainsi que sur
les plans de l'Office pour les régler. La délégation,
consciente des difficultés financières
graves auxquelles fait face l'UNRWA présentement,
a noté le dévouement de son personnel
à son mandat d'aide des réfugiés
palestiniens et de ses efforts en vue de la résolution
des problèmes. Elle a été informée
de l'importance qu'accordent eux-mêmes
les réfugiés à l'existence de
l'UNRWA et à ses services. En répondant
aux préoccupations exprimées à
cet égard, la délégation a souligné
le vaste consensus qui existe à l'échelle
internationale à l'égard de l'UNRWA.
Après une période de plus amples réflexions
et d'échanges entre eux, les membres
de la mission publieront un rapport sur leurs impressions
et observations, qui sera distribué aux pays
donateurs (UNRWA), aux pays membres du Groupe de travail
sur les réfugiés, et à d'autres
pays.
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