Mission
du président du GTR en Jordanie
Notes pour une conférence de presse du
président
14 mai 1996
Je suis venu en Jordanie à la tête d'une
délégation du Groupe de travail sur
les réfugiés (GTR) ? que je préside
?, dans le cadre du Processus multilatéral
de paix.
Cette mission a reçu lors de la dernière
assemblée du GTR le mandat de visiter les camps
en Jordanie et de rencontrer des représentants
du gouvernement jordanien pour cerner les besoins
et explorer les domaines d'intervention pour le GTR.
Nous présenterons un rapport à ce sujet
à la prochaine assemblée plénière
du GTR plus tard cette année.
Il s'agit de la deuxième mission à
visiter les camps en Jordanie, la première
ayant été dirigée par mon prédécesseur
au poste de président, en 1994.
Les membres de la mission représentent certains
des 41 pays et délégations qui prennent
part aux travaux du GTR. Les ÉU., le Japon,
le Maroc, la Suisse, l'Union européenne y participent,
outre le Canada.
Le GTR a pour mandat d'améliorer les conditions
dans lesquelles se trouvent actuellement les réfugiés
et les personnes déplacées, sans nuire
à leurs droits ou à leur statut futur;
de faciliter l'accès à la réunion
des familles; et de contribuer au processus qui consiste
à trouver une solution durable au problème
des réfugiés.
Lors des huit réunions plénières
qu'il a eues jusqu'ici, le GTR s'est penché
sur sept thèmes, à savoir l'infrastructure
économique et sociale, le développement
des ressources humaines, la création d'emplois
et la formation professionnelle, la santé publique,
la réunion des familles, les bases de données
et le bienÐêtre des enfants. Le Groupe de
travail a servi de tribune de concertation pour les
activités et les projets voués à
l'amélioration de la situation humanitaire
actuelle des réfugiés, sans nuire au
statut futur de ceuxÐci, et au soutien du cadre
des négociations. Des projets d'une valeur
de plus de 130 millions de dollars ont été
introduits ou annoncés au cours des assemblées
plénières du GTR. Plus spécifiquement
en Jordanie, l'UNRWA a mis en oeuvre bon nombre de
projets allant d'écoles à des centres
médicaux, en passant par des centres d'activités
pour les femmes.Il y a eu aussi des projets dans les
domaines des bases de données, du soutien d'ONG
et autres. Dans les camps, on nous a fait visiter
certaines des nouvelles installations consenties par
des donateurs désireux d'appuyer le travail
du GTR.
Cette mission reflète l'importance que la
communauté internationale attache au dialogue
et à la transparence. Nous avons voulu entendre
le point de vue des réfugiés et, pour
notre part, les assurer qu'il n'existe pas de plans
secrets dans les pourparlers multilatéraux.
Nous sommes venus ici pour entendre les points de
vue des habitants des camps et du gouvernement jordanien
sur les moyens que le GTR devrait prendre à
l'égard de la population des réfugiés
palestiniens en Jordanie, tant pour ce qui concerne
la situation humanitaire actuelle que pour l'avenir.
Cela tombait à point nommé eu égard
à l'ouverture des pourparlers OLPÐIsraël
sur l'octroi du statut permanent. Au GTR, nous sommes
conscients du fait que le processus multilatéral
a pour rôle de compléter et d'appuyer
les négociations bilatérales, et non
de s'y substituer.
Les réfugiés palestiniens nous ont
à maintes reprises affirmé combien le
principe du droit de retour était important
pour eux. En même temps, les membres de la mission
étaient, je crois, frappés par l'attachement
sans borne des Palestiniens à la paix et à
la réalisation de leurs objectifs par des moyens
pacifiques. Les réfugiés ont également
tenu à remercier Sa Majesté le roi Hussein
et le gouvernement jordanien pour le soutien constant
et l'attention qu'ils témoignent pour leur
situation en Jordanie.
Les réfugiés nous ont fait part de
leur appui à l'UNRWA et ont souligné
l'importance de maintenir les services de l'Office
jusqu'à ce que l'on trouve une solution permanente.
Ils ont également exposé leurs besoins
courants dans divers domaines, telles l'éducation,
la santé, les installations sanitaires et l'infrastructure
des camps. Les membres de la délégation
ont été frappés de voir à
quel point la situation était difficile dans
certains camps à cet égard.
Un autre aspect important de la mission a consisté
à nous entretenir avec des représentants
du gouvernement jordanien au sujet de l'avenir. Nous
avons rencontré le prince héritier,
ainsi que divers officiels. La partie jordanienne
nous a souligné la magnitude des services que
le gouvernement fournissait aux réfugiés
en Jordanie, dont le coût se situe bon an, mal
an, auxenvirons de 300 millions de dollars. Les porteÐparole
des autorités jordaniennes ont en outre souligné
leur engagement de réserver un traitement égal
à tous les Jordaniens, ainsi que leur détermination
de traiter la question des réfugiés
dans une perspective globale. On nous a dit toute
l'importance que la Jordanie attachait au GTR pour
trouver une solution à la dimension humaine
du problème conformément à l'article
8 du traité de paix entre la Jordanie et Israël.
Enfin, nous avons eu plusieurs bonnes réunions
avec des représentants de l'UNRWA qui nous
ont brossé un tableau des camps en Jordanie
et des services fournis, et qui nous ont entretenus
des difficultés de l'Office à maintenir
le niveau des services compte tenu du rythme de la
croissance démographique.
La mission préparera un rapport qui sera présenté
à la prochaine assemblée plénière
du GTR plus tard cette année.
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